Une étude menée par UBS Securities, filiale chinoise d’une banque suisse, a mis en lumière les efforts de la Chine pour atteindre son autosuffisance en matière de fabrication de semi-conducteurs. …
Une étude menée par UBS Securities, filiale chinoise d’une banque suisse, a mis en lumière les efforts de la Chine pour atteindre son autosuffisance en matière de fabrication de semi-conducteurs. Entre les tensions géopolitiques existantes avec les États-Unis, et les différentes politiques intérieures mises en place par Pékin, le gouvernement s’efforce de parvenir à son objectif.
La Chine souhaite atteindre son autosuffisance en matière de semi-conducteurs
« Le taux d’autosuffisance en équipements pour les semi-conducteurs devrait augmenter dans les secteurs moins avancés qui représentent environ 70% du marché total, tels que les machines de gravure et de nettoyage », a déclaré Jimmy Yu, analyste technologique chinois chez UBS Securities, selon le South Chine Morning Post. D’ici trois ans, l’analyste pense que le taux d’adoption de puces développé en Chine augmentera progressivement pour atteindre en 30 et 50 % des semi-conducteurs utilisés dans le pays.
Le mois dernier, la production de circuits intégrés en Chine a augmenté de 4,1 % pour atteindre 29,2 milliards d’unités, marquant le quatrième mois consécutif de croissance positive. Cependant, le premier trimestre 2023 a été marqué par un fort ralentissement de la production. Depuis plus de dix mois, il est beaucoup plus difficile pour ces sociétés de se procurer du matériel pour fabriquer des puces.
Tout s’explique par les mesures prises par l’Administration Biden, décidant de restreindre leur accès aux entités chinoises. Washington a usé de son influence pour que le Japon, ainsi que les Pays-Bas s’alignent sur ces sanctions. Ces deux pays, avec les États-Unis, contrôlent toutes les entreprises de fabrication de semi-conducteurs.
Pékin ne baisse pas les bras
Malgré ces difficultés, le gouvernement chinois n’a pas baissé les bras, il a décidé de soutenir activement les sociétés les plus prometteuses, capables de se passer de technologies occidentales. Ainsi, Dongfang Jingyuan Electron veut rivaliser avec ASML. Grâce à une introduction en Bourse, la société espère obtenir d’éventuels financements pour développer de nouvelles techniques de fabrication.
Pékin a également décidé d’investir 143 milliards de dollars pour développer sa propre industrie de semi-conducteurs, et a assoupli certaines de ses mesures pour inciter certaines start-up à se lancer dans l’aventure plus sereinement. La quête pour l’autosuffisance dans les semi-conducteurs revêt d’un enjeu important pour l’Empire du Milieu. À tel point qu’une série où une start-up soutenue par le gouvernement chinois réussit à développer des lasers pour des systèmes de lithographie à ultraviolet extrême a vu le jour sur Youku, le service de streaming d’Alibaba.
Selon les prévisions de Jimmy Yu, 2023 restera une année compliquée pour la Chine, qui verra une baisse de ses investissements dans le secteur. Toutefois, l’analyste reste confiant pour 2024, qu’il considère comme une véritable année de reprise pour l’ensemble du secteur, et plus particulièrement pour le marché chinois. « Difficile d’imaginer que les entreprises du pays occuperont 100 % du marché chinois sur le court terme, mais il est raisonnable de penser qu’elles s’adjugeront environ 60 % du marché, » conclut-il.
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