Durant les confinements les consommateurs se sont rués sur les ordinateurs. Une fois équipés, les difficultés économiques se surajoutant, cette demande s’est logiquement effondrée. Un phénomène qui a fait et …
Durant les confinements les consommateurs se sont rués sur les ordinateurs. Une fois équipés, les difficultés économiques se surajoutant, cette demande s’est logiquement effondrée. Un phénomène qui a fait et fait encore très mal à Intel et aux ventes de ses processeurs, son activité la plus importante. Après six trimestres de difficultés, le groupe américain commence en ce mois de juillet à entrevoir quelques bribes d’éclaircies.
Intel aussi veut croire en l’IA
La nouvelle a pris de court Wall Street, Intel a fait des bénéfices pour son second trimestre, achevé le 1er juillet. 1,5 milliard de dollars précisément. Au trimestre dernier, le groupe dirigé par Pat Gelsinger enregistrait une perte de 2,76 milliards de dollars, la pire performance de son histoire. Avec 12,9 milliards de dollars de chiffres d’affaires, l’entreprise voit encore ce chiffre baisser, 15 % de moins que l’année précédente, mais c’est à nouveau mieux que les craintes des observateurs.
Les livraisons PC ont encore ralenti de 11,5 % ce trimestre, d’après les données de Canalys citée par Reuters, mais c’est mieux que les 30 % de baisse des deux trimestres précédents. C’est un premier élément d’explication du léger mieux d’Intel. Son activité PC est celle qui génère le plus de revenus, avec 6,8 milliards de dollars, en baisse de 12 %.
La seconde raison, évoquée par Pat Gelsinger, repose sur les économies consenties par l’entreprise. Elles sont prévues à 3 milliards de dollars cette année, notamment liées à des licenciements et fermetures d’activités. La société espère réaliser 10 milliards d’économies par an d’ici 2025.
Comme à peu près tous les géants de la Tech en train de révéler leurs résultats, Intel mise sur l’intelligence artificielle. Pour le moment, l’entreprise semble plutôt avoir subi l’intérêt explosif suscité par ChatGPT en novembre. Nvidia et ses puces graphiques, jugées plus efficaces pour cette activité ont fait mal au segment serveur du groupe. Il affiche une baisse de revenus de 15 % par rapport à l’année précédente, avec 4 milliards de dollars.
Cette situation pourrait être temporaire, même si Pat Gelsinger s’attend à des difficultés jusqu’à la fin de l’année. Intel propose déjà sur le marché tout un panel de puces spécifiquement dédié à l’IA, qui pourrait peu à peu redonner de l’éclat à ce secteur. Le PDG, en place depuis deux ans, a déjà annoncé des commandes d’au moins un milliard de puces accélératrices d’IA jusqu’en 2024.
Tout est affaire de cycle dans les puces
Bonne nouvelle en revanche, dans un marché des semi-conducteurs toujours morose, la toute nouvelle activité fonderie d’Intel commence à se placer, avec 232 millions de chiffres d’affaires, contre 57 millions un an plus tôt. L’entreprise avait déclaré à Siècle Digital, il y a quelques mois, avoir de nombreuses discussions avec des partenaires potentiels, pouvant représenter 4 milliards de dollars. Une somme tout à fait théorique, ces discussions n’aboutiront probablement pas toute, mais donne un indice sur les perspectives de cette nouvelle activité. MediaTek, Seagate et plus récemment Ericsson se sont laissés séduire.
Comme la plupart des fabricants de puces, Intel est confronté au caractère extrêmement cyclique du marché. La pente peut être douloureuse et le rebond fulgurant. Tous les acteurs du secteur s’attendent à un doublement de la demande de puces d’ici 2030. Intel, malgré ses difficultés, continue d’investir dans des usines coûtant souvent plus chères que des centrales nucléaires, pour répondre à un avenir plus radieux. Heureusement, en cette période de vache maigre, le groupe peut bénéficier des Chips Act européens et américains.
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