Dans sa quête à l’autosuffisance technologique, et notamment dans le secteur des semi-conducteurs, la Chine accompagne Huawei dans la construction d’un réseau de fabrication de puces de pointe. À l’aide …
Dans sa quête à l’autosuffisance technologique, et notamment dans le secteur des semi-conducteurs, la Chine accompagne Huawei dans la construction d’un réseau de fabrication de puces de pointe. À l’aide d’un fonds d’investissement public créé en 2019, Pékin soutient les efforts du groupe, mais aussi des entités technologiques chinoises collaborant avec lui afin qu’il puisse atteindre son objectif.
Une stratégie bien rodée, centrée sur Huawei
Sous la présidence de Donald Trump, Huawei a été sanctionnée durement sanctionné. Ces restrictions, révoquant de nombreuses licences d’exportation, avaient pour but d’entraver le développement du groupe. L’Administration Biden a maintenu cette stratégie et intensifié les sanctions à l’export contre les entreprises chinoises, y compris Huawei.
Face à cette difficulté, Pékin a engagé des efforts pour atteindre son autosuffisance en matière de fabrications de semi-conducteurs. Dans une étude d’UBS Securities, le taux d’adoption de puces développé en Chine augmentera progressivement pour atteindre entre 30 et 50 % des composants utilisés dans le pays d’ici trois ans. Il s’agit là d’une première étape pour le gouvernement chinois, qui compte bien s’appuyer sur Huawei pour arriver à ses fins selon une enquête de Bloomberg.
En août dernier, le géant technologique chinois développait une discrète chaîne d’approvisionnement de semi-conducteurs. Afin de voir le jour, Huawei s’appuie sur un réseau de partenaires, tous financés grâce à un fonds d’investissement du gouvernement de la ville de Shenzhen. Spécialistes de l’optique, de la confection de puces, fabricants de produits chimiques : aucun paramètre n’a été mis de côté.
La Chine et Huawei se sont concentrés sur des domaines comme la lithographie, la production de wafers, ou encore l’automatisation, pour produire des puces à grande échelle, et s’assurer de nationaliser plusieurs étapes de la chaîne d’approvisionnement.
SMIC et SiCarrier, les partenaires privilégiés du géant chinois de la tech
Pour mettre au point ce réseau, Huawei peut compter sur son principal partenaire, SMIC. Avec l’aide du plus grand fabricant de semi-conducteurs de Chine, ils ont réussi à développer le processeur Kirin 9000S. Le composant, gravé en 7 nanomètres (nm), a notamment été inclus dans le dernier smartphone de la firme, le Mate 60 Pro qui a connu un succès retentissant sur le marché chinois. À tel point que la puce a reçu moult louanges de la part des spécialistes et médias du pays.
Au vu des performances annoncées, le département américain du Commerce a tenté d’obtenir plus d’informations autour de cette puce. Après enquête, la secrétaire d’État au commerce des États-Unis, Gina Raimondo, avait fait une déclaration qui en a surpris plus d’un : « Nous n’avons aucune preuve qu’elles puissent fabriquer des puces de sept nanomètres à grande échelle ». Quoi qu’il en soit, SMIC a démontré à cette occasion qu’il avait accès à une technologie avancée dont les États-Unis pensaient avoir privé à la Chine.
Pour développer le Kirin 9000S, Huawei a embauché plusieurs anciens employés d’ASML, l’équipementier néerlandais spécialisé dans la production de machines de photolithographie permettant de graver des semi-conducteurs. Avec leur aide, l’un des fournisseurs du géant chinois serait parvenu à modifier une des machines de lithographie à immersion ultraviolette profonde (DUV) d’ASML, afin de pouvoir graver des puces en 7 nm.
Outre SMIC, un des partenaires les plus proches de Huawei reste SiCarrier. Le groupe a noué une relation étroite et symbiotique avec ce spécialiste chinois de l’électronique, et tout particulièrement avec sa branche recherche & développement, le 2012 Lab. Huawei a transféré une douzaine de brevets à SiCarrier, en lien avec des technologies d’insonorisation pour les machines électroniques et la conception de centres de données. En parallèle, des employés de l’entreprise travaillent directement sur des projets du géant chinois de la tech.
Aussi, SiCarrer constitue un intermédiaire entre Huawei et le reste de la chaîne d’approvisionnement. Par exemple, la société est notamment le principal actionnaire du fabricant de machines optiques Zetop Technologies. Avec l’aide de cette entité, la Chine et Huawei pourraient bien réussir à concevoir des machines de lithographie avancées, lui permettant de graver des puces performantes.
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