La construction de la première usine européenne d’équipements de télécommunications de Huawei devrait débuter l’année prochaine. Celle-ci sera basée en France, à Haguenau, non loin de Strasbourg. Toutefois, ce projet …
La construction de la première usine européenne d’équipements de télécommunications de Huawei devrait débuter l’année prochaine. Celle-ci sera basée en France, à Haguenau, non loin de Strasbourg. Toutefois, ce projet pourrait bien être compromis à cause de la multiplication des pays européens interdisant à ses opérateurs d’exploiter les équipements du géant technologique chinois.
Huawei arrive en Europe dans un contexte très particulier
C’est en 2020 que Huawei avait présenté un plan d’investissement visant à injecter 200 millions d’euros dans la construction d’un site de production d’équipements dédiés aux réseaux de téléphonie mobile. En débutant les travaux dès 2022, le groupe espérait que sa première usine construite hors de Chine, au cœur de l’Europe, puisse être opérationnelle dès 2023. Néanmoins, la pandémie de Covid-19 a contraint l’entreprise à revoir sa feuille de route.
C’est en 2024 que débutera officiellement la construction de cette usine, sur un site de huit hectares situé dans le Business Parc de Brumath, dans la région Grand Est. Ce site de production permettra de fabriquer des stations de base sans-fil 3G, 4G et 5G, des équipements permettant aux smartphones d’être relié au réseau téléphonique.
Dans un premier temps, Huawei embauchera quelque 300 collaborateurs afin de faire tourner son usine pour une production valorisée à un milliard d’euros par an. Ultérieurement, le constructeur embauchera 200 salariés supplémentaires, pour un total de 500 employés à 80 % français. Une source gouvernementale française a indiqué à Reuters que l’usine verra le jour en 2025.
Alors que la fabrique n’est toujours pas construite et loin d’être opérationnelle, Huawei doit déjà composer avec une difficulté de taille. Plusieurs gouvernements de pays membres de l’Union européenne ont restreint, voire interdit l’utilisation d’équipements fabriqués par l’entreprise chinoise, invoquant des problèmes de sécurité intérieure et d’espionnage. Déjà en 2020, l’Italie interdisait à l’opérateur Fastweb de travailler avec Huawei pour la fourniture des cœurs de réseau 5G.
Cette année, une résolution du conseil portugais de la cybersécurité interdisait à Huawei de proposer aux opérateurs du pays ibérique, ses équipements pour les réseaux mobiles 5G. Cette décision n’a pas été acceptée par le géant chinois qui a décidé de répliquer en justice dans le but de retirer cette mesure qu’elle considère injuste. Outre le Portugal, la Suède, le Royaume-Uni, le Danemark, l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie ont déjà banni Huawei de leur réseau. L’Allemagne envisagerait également d’interdire ces équipements d’ici trois ans.
La France, elle, ne semblerait pas vouloir s’aligner sur ces mesures. Pourtant, le gouvernement français avait assuré aux opérateurs envisageant d’acheter des équipements 5G à Huawei, qu’ils ne seraient plus en mesure de renouveler leurs licences une fois celle-ci expirées, excluant progressivement Huawei de son réseau mobile. Néanmoins, le vice-Premier ministre chinois He Lifeng avait annoncé que la France allait étendre les licences 5G de l’entreprise dans certaines métropoles à la suite d’une réunion s’étant déroulé en juillet dernier à Pékin avec le ministre de l’économie, Bruno Le Maire.
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