RachetĂ©e en 2020 par un consortium formĂ© dâune trentaine dâentreprises chinoises, Honor, ex-filiale de Huawei, vole dĂ©sormais de ses propres ailes, et semble Ă prĂ©sent sâaventurer sur un nouveau terrain : celui de la conception de puces en interne. On apprend cette semaine du South China Morning Post, que la firme a en effet crĂ©Ă© une filiale potentiellement vouĂ©e Ă cette activitĂ©. Cette initiative fait toutefois surface quelques semaines seulement aprĂšs la fermeture, chez son rival Oppo, dâune branche consacrĂ©e justement Ă la conception de semi-conducteurs. Une « dĂ©cision difficile » selon Oppo, qui a contraint le groupe Ă licencier prĂšs de 3 000 de ses ingĂ©nieurs.
Cette nouvelle division dâHonor regroupe quoi quâil en soit plusieurs activitĂ©s : la conception de puces propriĂ©taire, en premier lieu, mais aussi le dĂ©veloppement de logiciels dâapplication basĂ©s sur lâintelligence artificielle, lit-on. Dans un communiquĂ©, le groupe a par ailleurs indiquĂ© que cette branche est amenĂ©e Ă devenir lâun de ses cinq centres de recherche en Chine. Lâobjectif ? Avoir des sites dĂ©volus Ă la recherche et au dĂ©veloppement de logiciels cruciaux, dâalgorithmes graphiques, de technologies de communications, mais aussi de technologies relatives Ă la photographie⊠autant de secteurs centraux pour peaufiner les smartphones dâune marque qui, peu Ă peu, monte en gamme.
Honor : un acteur bientĂŽt puissant face Ă Apple et Samsung ?
Les ambitions dâHonor semblent donc importantes. Il faut dire que la firme profite dâune seconde jeunesse depuis sa sĂ©paration dâavec Huawei, son ancienne maison mĂšre, tourmentĂ©e en occident. Une partie de ses concurrents chinois semble Ă©galement en peine sur certains des marchĂ©s europĂ©ens oĂč, jadis, ils prolifĂ©raient. De rĂ©centes rumeurs, tangibles, laissent par exemple entendre quâOppo et OnePlus seraient sur le point de quitter le marchĂ© français.
Ce contexte pourrait bĂ©nĂ©ficier Ă Honor, mĂȘme si son rival Xiaomi, cinquiĂšme plus gros vendeur de smartphones Ă travers le globe, reste solidement implantĂ©, tant mondialement que sous nos latitudes. Lui aussi travaille dâailleurs Ă la conception en interne de semi-conducteurs, rĂ©affirmant il y a peu que cette activitĂ© jouait un « rĂŽle crucial » dans sa stratĂ©gie, mais en concĂ©dant toutefois quâelle nĂ©cessite de lourds investissements.
Notons quâen mars, Honor avait dĂ©jĂ annoncĂ© une premiĂšre puce dĂ©veloppĂ©e en interne : lâHonor C1, conçue pour renforcer les signaux 5G. La firme sait nĂ©anmoins quâavant de pouvoir aller plus loin, elle devra sâappuyer sur lâamĂ©ricain Qualcomm et le taĂŻwanais MediaTek afin dâĂ©quiper ses produits en processeurs et en modems 5G. Honor affiche dâailleurs une attitude raisonnable, et des motivations uniquement centrĂ©es sur ses besoins en produits. « Nous ne ferons preuve ni dâun optimisme aveugle ni dâune modestie excessive », avait dâailleurs commentĂ© le CEO dâHonor, George Zhao, il y a peu.
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