Bien que Huawei soit sous le joug de lourdes sanctions de la part des États-Unis, notamment en matière de semi-conducteurs, le géant chinois de la tech continue de surprendre. Le …
Bien que Huawei soit sous le joug de lourdes sanctions de la part des États-Unis, notamment en matière de semi-conducteurs, le géant chinois de la tech continue de surprendre. Le groupe a dévoilé, courant décembre, un tout nouvel ordinateur portable qui serait doté d’une puce gravée en 5 nanomètres (nm). Une technologie de gravure qui semblait hors de portée des entreprises chinoises.
Huawei, toujours debout malgré les restrictions américaines
Dans une récente publication, Huawei a présenté son ordinateur portable Quinyun L540, équipé de la puce Kirin 9006, décrite comme dotée de « performances supérieures, d’une consommation d’énergie réduite et d’un traitement plus rapide des requêtes ». Ce composant serait le premier semi-conducteur chinois gravé en 5 nm, une technologie de gravure parmi les plus avancées au monde.
Jusqu’alors, seules trois entreprises étaient réputées capables d’une telle prouesse à un niveau industriel, le fondeur taïwanais, TSMC, fournisseur d’Apple, le Sud-Coréen Samsung et l’Américain Intel. Se procurer un tel composant sans avoir accès aux équipements des fournisseurs américains n’est pas chose aisée. Huawei a été placé sur la liste noire du département du Commerce des États-Unis en 2019. Toutefois, dans un premier temps, c’est l’activité 5G de l’entreprise qui a été ciblée. Elle a donc pu continuer, temporairement, à se procurer des puces américaines ou fabriquées avec des technologies américaines. C’est ainsi qu’elle a pu se procurer des puces 5 nm, via TSMC, qui a commencé à les commercialiser en 2020.
Il semble peu crédible que Huawei ait conservé des stocks de puces de cette époque. L’entreprise a, plus probablement, bénéficié des progrès de son partenaire chinois, la Semiconductor Manufacturing International Corporation. Plus tôt cette année, le géant chinois des semi-conducteurs a réussi à développer un processeur gravé en 7 nm, le Kirin 900S, en modifiant des machines de lithographie à immersion ultraviolette profonde (DUV). Ce dispositif n’est pas le plus adapté pour de tels niveaux de gravure, mais le permet tout de même. Les versions les plus perfectionnées de ces machines, issue de l’entreprise néerlandaise ASML, sont disponibles à la vente en Chine jusqu’à la fin de l’année. Ensuite, l’export sera interdit à la suite d’un accord entre les Pays-Bas et les États-Unis.
Washington a très mal réagi à la sortie du dernier smartphone de Huawei. L’administration Biden s’échine à empêcher les entreprises chinoises de produire des composants de moins de 10 nm. Le Kirin 900S et le Kirin 9006 marquent un échec de cette politique. Échec relativisé, après enquête, par la secrétaire au Commerce, Gina Raimondo, qui avait affirmé n’avoir « aucun élément prouvant que Huawei et SMIC puissent fabriquer des puces de sept nanomètres à grande échelle ». Ce nouveau produit sorti par Huawei pourrait causer de nouveaux remous.
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