Le président de la République Emmanuel Macron a occupé une partie de ce mercredi 21 juin en rencontrant des chefs d’entreprises coréens, de géants tels que Hyundai, LG Electronics ou …
Le président de la République Emmanuel Macron a occupé une partie de ce mercredi 21 juin en rencontrant des chefs d’entreprises coréens, de géants tels que Hyundai, LG Electronics ou Samsung. La veille il déjeunait justement à l’Élysée avec son homologue Yoon Suk-Yeol.
Les géants de Corée du Sud intéressent le président de la République
À Paris, la Corée du Sud a déjà reçu une bonne nouvelle le 20 juin : sa candidature a été retenue, avec celle de l’Arabie saoudite et de l’Italie, pour tenter d’accueillir l’édition 2030 de l’exposition universelle. Le vote final qui désignera le pays hôte aura lieu en novembre. C’est la raison officielle de la venue du président coréen en France : convaincre l’assemblée générale du Bureau international des expositions, basée dans la capitale française.
Comme ses concurrents Mohammed ben Salmane et Giorgia Meloni, Yoon Suk-Yeol en a profité pour rencontrer Emmanuel Macron.
Lors de la traditionnelle conférence de presse commune, les deux présidents ont abordé la nécessité et le désir d’étendre leurs coopérations « dans le domaine des industries de pointe et des futures industries stratégiques » selon les propos du président coréen.
Si ce dernier a cité notamment l’aérospatiale, son hôte a été plus prolixe, « Nous allons aussi l’explorer ou le consolider : l’énergie, les batteries, les semi-conducteurs, l’intelligence artificielle, le nucléaire civil, l’espace, le secteur de la défense, l’aéronautique… »
Cela tombe bien, Emmanuel Macron compte justement présenter à la délégation d’entreprises accompagnant Yoon Suk-Yeol, « les efforts menés en vue de la réindustrialisation de la France ». Le président va notamment avoir un entretien individuel avec deux consortiums en particulier, SK et Samsung.
Les deux groupes sont parmi les plus importants producteurs de semi-conducteurs au monde et des acteurs majeurs des batteries, derrière LG. Depuis la pénurie de composants apparue en 2020, une course internationale s’est lancée pour attirer des fabriques de puces sur son territoire. Ce sont les fameux Chips Act. En parallèle, la fin annoncée du moteur thermique, pour répondre aux enjeux environnementaux, a entraîné une véritable quête aux batteries.
Batterie et semi-conducteurs en nerf de la guerre
Dans une concurrence mondiale particulièrement tendue, notamment face aux États-Unis, et une compétition intra-européenne tout aussi féroce, le président de la République devrait profiter de cette rencontre pour séduire les groupes coréens. Il pourrait notamment faire miroiter d’importantes subventions pour les convaincre de s’installer. La Commission européenne a largement assoupli ses positions à ce propos, pour répondre aux enjeux de souveraineté.
Jusqu’à aujourd’hui, Emmanuel Macron, qui s’est fait le chantre de la réindustrialisation dans un objectif de souveraineté, semble réussir son pari. Côté batterie tout du moins. Plusieurs usines, d’origine japonaise, taïwanaise, chinoise, ont fait le pari du nord du pays. Sur le volet semi-conducteur, la situation est légèrement plus complexe.
Dans le secteur, la France a annoncé un projet de 7,5 milliards d’euros, largement soutenu par les deniers publics. Il s’agit d’une usine située à Crolles, en Isère, de STMicroelectronics en partenariat avec GlobalFoundries. Toutefois, l’Allemagne tient la dragée haute avec la confirmation récente d’un projet industriel d’Intel estimé à 30 milliards d’euros et des négociations en cours avec la Taiwan Semiconductor Manufacturing Company.
Convaincre Samsung et SK Hynix de venir s’installer pourrait représenter une belle victoire pour le président de la République. Côté exportation, la rencontre a également été l’occasion de proposer à Séoul le savoir-faire français en matière de nucléaire civil. Les affaires sont les affaires.
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