Lorsque Huawei a sorti un téléphone dernière génération, dotée d’une puce avancée « made in China », provoquant la stupeur à Washington. Comment l’entreprise a réalisé cette performance malgré les …
Lorsque Huawei a sorti un téléphone dernière génération, dotée d’une puce avancée « made in China », provoquant la stupeur à Washington. Comment l’entreprise a réalisé cette performance malgré les sanctions ? Un réseau « discret » de prestataires locaux assistant Huawei dans ce défi a été dévoilé fin août. Aujourd’hui, c’est au tour des fournisseurs de ces fournisseurs, des groupes taïwanais et même un français, d’être mis dans la lumière.
Le réseau qualifié de « discret » de Huawei suscite des peurs
Y a-t-il eu violation des sanctions américaines sur les puces et Huawei ? Bloomberg, à l’origine des révélations ne peut pas l’affirmer. La ministre des Affaires économiques de Taïwan, Wang Mei-Hua, a simplement déclaré ce 3 octobre qu’un examen serait mené sur la relation entre Huawei et les entreprises incriminée par l’agence de presse américaine.
Des employés auraient été aperçus avec des vêtements au logo de Topco Scientific et d’une filiale de L&K Engeneering, tous deux revendeurs de matériaux semi-conducteurs. Une filiale de United Integrated Services, entreprise de construction aurait été repérée sur un chantier. L’entreprise de produits chimiques Cica-Huntek Chemical Technology s’est vantée, de ses contrats sur son site internet. Ces entreprises, toutes Taïwanaises, et leurs filiales ont été repérées dans des lieux liés à Huawei, notamment sur des sites de Shenzhen Pensun Technology, SwaySure, Pengxinwei IC Manufacturing (PXW). Ces deux derniers groupes sont sur liste noire américaine. C’est chez PXW qu’un camion d’Air Liquide, multinationale française spécialisée dans les gaz industriels, a été aperçu.
Fin août, la Semiconductor Industry Association (SIA), l’organisation professionnelle du secteur aux États-Unis, avait appelé à la vigilance sur l’existence un « réseau discret » de Huawei en Chine. Composé de fabricants et de concepteurs de semi-conducteurs, sous-traitants pour la plupart bien connus de Huawei, sur liste noire ou non, ils l’aideraient à développer et produire ses puces… En plus d’autres acteurs plus importants comme la Semiconductor Manufacturing International Corporation (SMIC). Pour la SIA, c’est surtout la menace de l’émergence d’un concurrent sérieux, bénéficiant d’un vaste marché fermé et de larges subventions, qui inquiète.
Circulez, il n’y a rien à voir
Interrogés, les groupes identifiés ont réagi de façon variable. Topco Scientific a confirmé travailler sur le traitement des eaux d’un site de PXW, avant que l’entreprise ne soit sur liste noire et dans un domaine non couvert par les sanctions. United Integrated Services ne travaillant pas dans le domaine des semi-conducteurs directement, s’estime non concerné. Cica-Huntek Chemical Technology, de son côté, a fait disparaître le contrat de son site. Le Français, Air Liquide, contacté par Siècle Digital, maintient être en parfaite conformité, ses produits n’étant pas concernés par les réglementations américaines.
En réunissant ces groupes aux activités diverses, Bloomberg souhaite visiblement soulever une problématique qui serait plus que légale : l’idée que des groupes taïwanais puissent contribuer à aider à la fabrication de puces, potentiellement à double usage, semble déranger. Après tout l’île, qui approche de son élection présidentielle de janvier 2024, est la plus directement menacée par les missiles chinois dans lesquels des puces pourraient être utilisées.
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