Fin de partie pour Toshiba sur les marchés. Après 74 ans de cotation à la Bourse de Tokyo, le géant nippon du semi-conducteur s’est retiré. Délisté ce 20 décembre, le …
Fin de partie pour Toshiba sur les marchés. Après 74 ans de cotation à la Bourse de Tokyo, le géant nippon du semi-conducteur s’est retiré. Délisté ce 20 décembre, le groupe continue donc sa lente décrépitude après une décennie de turpitudes diverses. Ces dernières ont notamment ouvert la voie à une offre publique d’achat (OPA) en début d’année, pour 14 milliards de dollars.
Comme le souligne Reuters, Toshiba entre ainsi dans une phase de privatisation sous la direction d’un groupe d’investisseurs, lui-même conduit par la société Japan Industrial Partners (JIP). Toshiba « va maintenant faire un grand pas vers un nouvel avenir avec un nouvel actionnaire », a indiqué JIP, spécialisé dans le capital-investissement.
Pour contexte, lors de son dernier jour en bourse, Toshiba a vu le cours de son action baisser de 0,1% par rapport au jour précédent, limitant ainsi la valeur de l’action à 4 590 yens (soit un peu plus de 29 euros).
Toshiba : un avenir pour l’heure incertain
Pour l’instant, l’avenir de Toshiba est encore incertain. Taro Shimada, son directeur général, est resté en poste après le rachat, ce dernier souhaite orienter le groupe vers les services numériques à forte marge. Cela étant, le maintient en poste de Shimada a fait échouer un projet d’association de Toshiba avec un fonds soutenu par l’État japonais. De quoi pousser certains analystes à estimer qu’une scission de Toshiba pourrait au bout du compte être l’approche à privilégier.
« Les difficultés de Toshiba ont finalement été causées par une combinaison de mauvaises décisions stratégiques et de malchance », commente pour sa part Damian Thong, responsable de la recherche sur le Japon au sein du cabinet Macquarie Capital Securities. « J’espère que, grâce aux cessions, les actifs et les talents humains de Toshiba trouveront de nouveaux lieux d’accueil où leur potentiel pourra être pleinement exploité », poursuit l’expert.
Quoi qu’il en soit, Toshiba peut compter sur le gouvernement japonais pour veiller au grain. L’entreprise dénombre quelque 106 000 employés et certaines de ses activités sont jugées essentielles pour la sécurité nationale nippone. L’avenir de la firme est donc un enjeu pour les autorités.
Notons par ailleurs que Toshiba n’est pas resté les bras croisés ces derniers mois. Le groupe a notamment conclu un partenariat avec son compatriote Rohm pour investir 2,7 milliards de dollars dans des installations de fabrication vouée à la production conjointe de puces d’alimentation.
« Si la direction [de Toshiba] trouve un moyen de permettre aux ingénieurs de s’engager véritablement dans des activités d’innovation et de rupture, ils peuvent devenir un acteur important. (…) [Toshiba] est une entreprise de Deep Tech », estime de son côté Ulrike Schaede, professeur de commerce japonais à l’université de Californie.
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