Le monde des semi-conducteurs étasunien commençait à s’impatienter, les premières subventions d’importance prévues par le Chips and Science Act devraient être dévoilées dans les semaines à venir. L’industrie estime que cela interviendra avant le discours de Joe Biden sur l’état de l’Union, le 7 mars. Beaucoup de projets d’usines de …
Le monde des semi-conducteurs étasunien commençait à s’impatienter, les premières subventions d’importance prévues par le Chips and Science Act devraient être dévoilées dans les semaines à venir. L’industrie estime que cela interviendra avant le discours de Joe Biden sur l’état de l’Union, le 7 mars.
Beaucoup de projets d’usines de semi-conducteurs pour 0 subvention
170 entreprises se sont portées candidates pour recevoir une part des 39 milliards de dollars d’aides directes prévues par le Chips Act, ratifié en août 2022. Seuls deux producteurs de semi-conducteurs matures en ont effectivement profité, avec des sommes relativement faibles.
Intel, TSMC ou Samsung, doivent encore patienter. Pourtant, les trois groupes sont les seuls à produire les semi-conducteurs les plus avancés. Ce sont ceux voulus par Washington depuis que les perturbations de la chaîne d’approvisionnement dû aux Covid et d’autres motifs ont mis en lumière l’extrême dépendance à l’Asie de l’Est.
L’opération a déjà fonctionné. Devant la promesse d’aides, les projets se sont multipliés. Les trois groupes ont multiplié les investissements et chantiers. Intel a promis de débourser 43,5 milliards de dollars en Arizona, Ohio, Nouveau-Mexique et Oregon, TSMC 40 milliards de dollars dans deux usines en Arizona, Samsung 17 milliards de dollars au Texas.
Seulement, l’argent n’arrive pas et les problèmes s’accumulent. Pat Gelsinger, PDG d’Intel, lobbyiste acharné du Chips Act, a prévenu que la vitesse de déploiement des investissements de son entreprise varierait selon la taille des subventions reçues. Côté TSMC, on a signalé que des subventions dépendraient le niveau technologique de sa deuxième usine. L’entreprise a, par ailleurs signalé des retards pour les coûts inattendus et la difficulté de trouver de la main-d’œuvre. Samsung a également repoussé l’ouverture de son usine.
Les négociations sur les subventions ont longtemps traîné. Certains points ont été particulièrement discutés : l’obtention d’un chèque de Washington est corrélée à l’absence d’investissements conséquents en Chine pour 10 ans. Un souci pour TSMC et surtout Samsung, qui disposent de nombreuses installations dans le pays.
Le semi-conducteur comme argument électoral
Les difficultés ont manifestement été progressivement aplanies. Gina Raimondo, secrétaire au Commerce, a promis qu’une douzaine d’aides seront versées en 2024. Elles peuvent représenter jusqu’à 15 % du coût d’un projet. Elles peuvent aussi revêtir une forme indirecte, avec prêts ou crédit d’impôt.
Bloomberg et le Wall Street Journal parient tous deux sur des versements d’importances avant le 7 mars. Joe Biden pourra ainsi défendre le bilan de sa mesure lors de son dernier discours sur l’état de l’Union, avant l’élection présidentielle de novembre. Les deux médias américains font, au passage, remarquer que la création d’emploi induite par le Chips Act pourra être très utile pour le scrutin. En particulier en Arizona où Biden l’avait emporté de peu il y a quatre ans.
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