Habituellement les États-Unis déploient de nombreux efforts pour priver la Chine de puces avancées. L’objectif est d’entraver le progrès du pays dans la course à l’intelligence artificielle. Pourtant, en milieu …
Habituellement les États-Unis déploient de nombreux efforts pour priver la Chine de puces avancées. L’objectif est d’entraver le progrès du pays dans la course à l’intelligence artificielle. Pourtant, en milieu de semaine passée, Nvidia, leader de ces composants, a révélé avoir reçu de nouvelles restrictions à l’export, mais cette fois vers le Moyen-Orient.
Nvidia et AMD, toujours les premiers visés
Dans un rapport obligatoire, Nvidia rapporte avoir reçu comme consigne de Washington de ne plus vendre certaines versions de ses puces A100 et H100 dans certains pays du Moyen-Orient, sans plus de précision. Reuters a pu confirmer qu’Advanced Micro Devices (AMD) a reçu les mêmes instructions.
Le scénario ressemble à celui, un peu plus d’un an plus tôt, de la Chine. Les deux entreprises avaient reçu en même temps ce type de contrainte à l’export pour des raisons de sécurité nationale. En visant le Moyen-Orient, l’objectif des États-Unis est beaucoup plus obscur.
Comme le note Nvidia dans ses documents officiels, l’impact des restrictions sera minime sur ses résultats. La région ne compte presque pas pour ses ventes de composants. Le Moyen-Orient n’a même pas de lignes indépendantes dédiées dans les résultats financiers de l’entreprise, il est donc difficile d’évaluer avec justesse les conséquences. D’autant plus que la contrainte ne concerne que « certains pays ».
Un porte-parole de l’administration Biden a simplement déclaré ne pas avoir bloqué les ventes de puces au Moyen-Orient. Une réponse suffisamment vague pour signifier tout et son contraire. C’est le département du Commerce américain via le Bureau of Industry and Security (BIS) qui gère les autorisations, les licences d’exportation vers les pays visés.
Il n’y a que la Chine qui compte
Pour Nvidia, mais aussi AMD et Intel, la vraie peur est bien de se voir interdire l’accès au marché chinois. Nvidia, comme Intel, a bridé ses meilleures puces pour continuer à en vendre au plus gros acheteur de la planète. Cependant, Washington réfléchirait à durcir encore les seuils de ventes de puces.
Les entreprises ont été consultées et la puissante organisation professionnelle du secteur, la Semiconductor Industry Association, a pesé de tout son poids pour éviter de nouvelles mesures. Potentiellement en vain, plusieurs médias américains ont relayé durant l’été l’existence d’un projet de décret présidentiel allant dans ce sens. Selon les sources, son arrivée pourrait être imminente.
Nvidia a, en tout cas, décidé d’anticiper. Dans un document destiné aux investisseurs, l’entreprise a prévenu du risque que « nos résultats et notre position concurrentielle soient affectés, et que nous puissions être effectivement exclus de tout ou partie du marché chinois si de nouveaux changements surviennent ».
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