À Bernin, en Isère, à une quinzaine de kilomètres de Grenoble, Soitec, société française spécialisée dans les semi-conducteurs, possède déjà trois installations dédiées à ces composants. Le 28 septembre, la …
À Bernin, en Isère, à une quinzaine de kilomètres de Grenoble, Soitec, société française spécialisée dans les semi-conducteurs, possède déjà trois installations dédiées à ces composants. Le 28 septembre, la pépite française a inauguré sa nouvelle usine, dédiée à la fabrication de wafers, répondant aux besoins des constructeurs de véhicules électriques.
Une nouvelle usine finalement construite en France pour assouvir les ambitions françaises et européennes
La quatrième usine de Soitec a été inaugurée sur son site à Bernin, après avoir été annoncée en mars 2022. Dans un premier temps, la société avait envisagé la construction de sa nouvelle usine à Singapour, où elle avait déjà un site de production et une équipe de R&D. Cependant, les efforts du gouvernement français et de la région Auvergne-Rhône-Alpes ont persuadé la société de renforcer sa présence en France plutôt qu’à l’étranger.
Dans la même zone, le leader franco-italien des semi-conducteurs, STMicroelectronics, associé à l’américain GlobalFoundries, va également construire une usine dans la zone. Grâce à ces deux initiatives, le gouvernement français espère faire de la région grenobloise, une véritable terre d’accueil pour l’industrie des semi-conducteurs. En Allemagne, on applique la même stratégie, avec deux villes de l’ex-RDA, Magdebourg et Dresde.
En tout, 380 millions d’euros ont été dépensés pour la construction de l’usine de Soitec. 30 % de la somme a été fournie par la France et l’Union européenne. Cette fabrique permettra de produire une nouvelle catégorie de wafers, les SmartSic, basé sur le carbure de silicium. Cette technologie, « destinée à la mobilité, établit un standard additionnel en électronique de puissance favorisant l’électrification, l’autonomie, la durabilité et l’efficacité en termes de puissance et de coût des véhicules électriques, » selon l’entreprise française. Elle évoque également « la réduction de 70 % des émissions de CO2 émises lors du processus de fabrication du wafer » par rapport à d’autres procédés de production.
Soitec franchit un palier supplémentaire et met le cap sur les véhicules électriques
Soitec renforce sa stratégie de croissance en tablant sur une expansion significative du marché des véhicules électriques. En 2022, ce segment représentait déjà 13 % de ses revenus et la société vise une part de marché de 20 % d’ici 2026. Toutefois, durant le deuxième trimestre 2023, Soitec a subi une baisse de 25 % de ses revenus, affectée par les difficultés du marché des smartphones, auquel elle fournit généralement ses wafers pour les puces 5G.
L’inauguration de cette nouvelle usine revêt d’une importance capitale pour Soitec, mais aussi pour les ambitions de l’Union européenne. La société avait rejoint en 2021, l’alliance européenne dédiée à la production de puces électroniques. Ce consortium vise à assouvir les ambitions de l’Union européenne en matière de semi-conducteurs, à savoir doubler la part de marché de l’Europe dans ce secteur, la faisant atteindre 20 % en 2030.
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